• De la route, mais quelle route !

     Bonjour du Chili,

      Décidemment, les meilleurs endroits pour écrire les articles dans ce pays sont les transports ! Nous voici embarqués pour 6h sur le ferry nous menant de Chaitèn à Quellon sur l‘île de Chiloé.

      Mardi 27 mars, je vous avais laissé dans le bus nous conduisant d’El Chalten, au pied du Fitz Roy à Los Antiguos à la frontière chilienne. Les 13 heures de trajet ont été assez éprouvantes. En effet, cette route est certainement une des plus réputées du monde (elle traverse toute la Patagonie argentine du nord au sud) mais elle n’est goudronnée que sur de petites portions. Nous étions en plus derrière un groupe de jeunes israéliens plus que bruyants. Il est courant pour eux de venir visiter l’Amérique du Sud en groupe à la fin de leur service militaire et on ne peut pas dire (pour ceux que l’on a croisés) que les règles de vie en société fassent partie de leur éducation …

     Les paysages, bien qu’assez monotones, sont magnifiques. De grandes étendues de steppes arides avec quelques bosquets d’arbustes épineux : ça nous a rappelé le désert de Gobi ;)

    De la route, mais quelles routes !

     Nous arrivons sans encombre à Los Antiguos vers 22h (heureusement que les argentins ont le même rythme que les espagnols concernant les diners).

     Mercredi 28 mars a été une journée très stressante.

     En effet, de grosses manifestations ouvrières bloquent toute la région de Coyhaique au Chili (ville où nous voulons nous rendre) depuis près d’un mois et nous ne sommes absolument pas sûrs de pouvoir passer : nous sommes partis en nous disant que 3 semaines auparavant les discussions avaient reprises mais la veille des touristes français nous ont dit avoir changé leur plan parce que les agences de voyages n’ont pas voulu leur vendre le billet de bus pour le Chili … On tente quand même (on n’a rien à perdre ; au pire, on fera demi-tour).

     Nous arrivons vers 9h à la gare routière d’où (d’après la dame de notre hôtel) nous devrions avoir « plein » de mini-bus pour traverser la frontière et nous rendre à Chile Chico. Là, c’est le calme plat ! Pas un seul bus, quasiment personne !

    De la route, mais quelles routes !

    On finit par apprendre que le seul mini-bus de la journée passe à 12h00. Nous voulons avoir une correspondance pour traverser le Lago Général Carrera (nom chilien du Lago Buenos Aires) dans l’après-midi mais le stress monte d’un cran quand nous croyons comprendre que le seul ferry de la journée est à 12h30 (personne ne peut nous le confirmer dans un premier temps).

     Finalement, nous apprenons en fin de matinée que le ferry est à 15h30 et nous pouvons prendre une navette pour passer la frontière vers 11h30.

     Tout rentre dans l’ordre mais on a bien stressé surtout que notre espagnol reste toujours aussi limité.

     Nous traversons donc le lac dans l’après-midi et avons même une correspondance pour nous rendre directement à Coyhaique. Oufff !

     On est content d’arriver dans cette ville (même si on n’est pas sûrs de pouvoir en sortir). On choisit une petite hospedaje (chambre chez l’habitant) pour passer 2 ou 3 jours. On arrive donc vers 20h chez une petite grand-mère adorable qui nous fait tout de suite penser à la grand-mère de Sylvain J Dommage qu’on ne puisse pas discuter avec elle …

     On passe la journée de jeudi à chercher un billet de bus pour nous rendre à Chaitèn, au nord de la Carratera australe. On finit par trouver quelque chose qui ressemble à ce qu’on cherche. Avec les grèves, il n’y a qu’un bus direct par semaine : pas de chance, c’est le mardi (et nous devons prendre le bateau lundi). On réserve donc 2 places pour Villa Santa Lucia à 2h de notre ville d’arrivée pour samedi (le bus ne continue pas dans la bonne direction) et dimanche on prendra une correspondance pour Chaitèn.

     On profite de notre journée supplémentaire à Coyhaique pour aller marcher quelques heures dans la réserve nationale à 5km de là. Une jolie balade sous un soleil magnifique qui a le bon goût de nous changer les idées et de nous aérer.

    De la route, mais quelles routes !

    On rentre en stop à l’arrière d’un pick-up façon Pékin Express !!!

     Finalement, même si l’activité en ville est un peu réduite, on a eu raison d’insister car le gros des mouvements sociaux est derrière nous.

     Samedi matin, nous montons à bord de ce qui se révèle être un gros 4x4 de 10 places tout neuf pour 8h de route sur la Carratera australe.

     C’est fou comme le paysage est différent de l’Argentine alors que nous ne sommes qu’à quelques kilomètres. Ici, plus de pampa, nous sommes sur une route de montagne (toujours rarement bitumée) qui passe à travers le parc national de Queulat. Nous traversons des forêts de hêtres avec vue sur des glaciers. Nous sommes bien contents de pouvoir voir les 2 côtés de la frontière.

    De la route, mais quelles routes !

     Nous arrivons en fin d’après-midi à Villa Santa Lucia, petit village complètement perdu le long de la route. Le seul hôtel noté dans notre guide est inexistant ; nous finissons par rentrer dans une propriété où il est marqué qu’ils louent des cabañas : nous dormons en fait dans une petite maison pour le prix d’une chambre en ville.

    De la route, mais quelles routes !

    Aucun restaurant dans ce village, donc sur les conseils de notre propriétaire (qui ne nous a pas invité à diner chez lui ;) nous frappons à une porte pour demander le couvert. Pas la peine de vous dire qu’on était un peu gêné ;) Finalement, on aura le droit à un steak (TRES cuit) et de la purée : on ne mourra pas de faim.

     Dimanche 1er avril, on se réveille frigorifiés dans notre maison (pas de chauffage et pour la première fois, on voit du givre sur l’herbe). On a rendez-vous à 8h pour prendre notre 2ème bus. Heureusement qu’on prévoit un peu d’avance, quand on arrive à l’arrêt avec 10 min d’avance, il est en train de partir.

     On arrive finalement à Chaitèn vers 10h. On profite de la belle journée ensoleillée pour partir en excursion dans la réserve de Pumalin, juste à côté.

     Chaitèn a été entièrement dévasté par une éruption volcanique en 2008. Les habitants ont été évacués en urgence mais sont depuis revenus et essayent de reconstruire leur village.

     Nous sommes donc allés au pied du volcan voir les effets de la nuée ardente sur les arbres, nous avons aussi fait une marche dans une forêt d’alerces (des arbres typiques, immenses mais à la croissance très lente). Nous avons aussi vu 2 belles cascades.

    De la route, mais quelles routes !

    De la route, mais quelles routes !De la route, mais quelles routes !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Aujourd’hui (lundi 2 avril), nous sommes donc en route pour l’île de Chiloé où nous allons passer quelques jours avant de retourner en Argentine dans la région de Bariloche.

      Même si nous n’allons pas au travail tous les matins, que nous n’affrontons pas le métro, les gens mal aimables, les embouteillages, notre voyage n’est pas tous les jours aussi facile que lorsqu’on part 2 semaines en vacances. Il est fait de paysages magnifiques et de rencontres (moins en Amérique du Sud) mais aussi de galères, de stress, d’imprévus …

     Comme je l’ai lu sur plusieurs blogs, à 6-7-8 mois (ce qui sera notre cas le 6 avril) de voyage, beaucoup ressentent un petit coup de mou, une petite baisse de régime qui fait que les articles sont peut-être moins enthousiastes pendant un moment, et puis ça revient.

     On n’est pas là pour se plaindre mais je ne veux pas non plus faire semblant et vous raconter un conte de fée qui ne serait pas notre réalité.

      GROS BISOUSSSS à tous,

     A très vite

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  • Commentaires

    1
    Imotep
    Mardi 3 Avril 2012 à 18:52

    C'est donc le moment de vous envoyer des bizzz et un petit bol d'énergie et d'encouragement! Ben oui les p'tites galères font partie du voyage sac à dos! Et c'est normal de commencer à trouver que les copains et les lits douillets vous manquent! Surtout les copains qui sont les rois des gateaux au chocolat et du poulet yassa! Au bout d'un moment, ça manque... Nous ça nous fait pareil, sans bouger de Paris

    Allez, la magie n'est pas très loin, il n'y a pas que les rizières qui poussent sur les dos de dragon  dans le monde!!!

    A très bientôt les amis,

    PS: la prochaine fois que vous croisez des manifestants, accompagnez les!

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